L’Université d’été du MEDEF 2008
Voir En Grand… Encore et Encore !
Autre plénière, autre style, autant de richesse dans l’échange
Voir En Grand… Encore et Encore !
Autre plénière, autre style, autant de richesse dans l’échange
USA : Still a giant…
Selon Christine Lagarde, Ministre de l’économie, de l’Industrie et de l’emploi en France, la capacité des Etats-Unis à se renouveler, à innover et à créer de la richesse tient en trois points :
1 - Leur « self-esteem » (leur confiance en eux-mêmes) : leur capacité de rêver, de croire en leur rêve et en leur volonté de les réaliser.
2 - Leur prédisposition à attirer les autres et à les intégrer, notamment les investisseurs.
3 - Leur mentalité qui consiste à faire circuler l’argent, plutôt que de le stocker. C’est leur slogan « give back what you received ! » (Donne en retour de ce que tu as reçu). Ils redistribuent, en effet, une partie de leur fortune aux fondations et aux œuvres caritatives. Ils n’hésitent pas non plus à réinvestir leurs bénéfices dans de nouvelles entreprises (business angels).
La question que pose cette plénière est donc parfaitement légitime :
Les Etats-Unis d’Amérique sont-ils toujours des géants ?
« La crise économique importante que vit l’Amérique bouleverse le modèle américain et change le modèle mondial. Par exemple, le chômage de longue durée n’existe plus aux USA. Ils font des efforts permanents de recherche et de développement pour répondre au mieux aux besoins des travailleurs » dixit Michel Pébereau, Président du conseil d’administration de BNP-Paribas.
Et de poursuivre, « dans le futur, nous aurons besoin d’une coordination mondiale, qui n’est possible que sous l’égide des USA, tant par leur puissance militaire que par leur grandeur économique ! ».
Et de poursuivre, « dans le futur, nous aurons besoin d’une coordination mondiale, qui n’est possible que sous l’égide des USA, tant par leur puissance militaire que par leur grandeur économique ! ».
Les cartes sont posées dès l’ouverture de cette conférence débat, l’Amérique reste donc, malgré la crise, le modèle économique absolu.
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Pour Louis Gallois, Président exécutif d’EADS, « USA is the place to be ! [L’Amérique est l’endroit où il faut être !] ». En effet, 50% de la défense mondiale se trouvent aux States, 40% des avions sont vendus aux USA, les transactions se font encore en dollar… »Le bémol de ces louanges à la suprématie américaine viendra de Christophe de Margerie, PDG de TOTAL. Pour lui, deux problèmes majeurs se posent aux américains, sur le plan de l’énergie : l’indépendance des distributeurs de pétrole et l’environnement.
En effet, aujourd’hui le contrôle des réserves et des productions de pétrole est pris en main par les pays producteurs. Les Américains n’ont plus le monopole.
De fait, les USA cherchent par tous les moyens à développer leurs propres sources d’énergie. C’est le cas le l’éthanol, au risque de faire flamber les prix du maïs !
Petit rappel : Il existe une soixantaine d’unité de production d’éthanol aux Etats-Unis (surtout dans Iowa). Ces entités produisent 60 millions de gallons d’éthanol par an à partir de maïs.De fait, les USA cherchent par tous les moyens à développer leurs propres sources d’énergie. C’est le cas le l’éthanol, au risque de faire flamber les prix du maïs !
Les raffineries produisant de l’éthanol de maïs fleurissent partout dans le Midwest. Ces raffineries vont consommer 20% de la récolte de maïs des Etats-Unis cette année !
Même les Indycar (équivalent américain des Formules 1) vont tourner à 10% d’éthanol en 2006, et à 100% d’éthanol en 2007 et 2008 !
La production d’éthanol aux Etats-Unis progresse à une vitesse telle que, pour la première fois, les agriculteurs pensent vendre autant de maïs aux raffineries d’éthanol qu’à l’exportation.
C’est le développement le plus étonnant dans les marchés de l’agriculture aujourd’hui.
Ce qui ne va pas sans poser de réels dangers pour la consommation domestique du maïs et bien sûr pour les réserves d’eau des nappes phréatiques, vampirisées par les besoins en eau du maïs… Mais ce sujet ne sera pas abordé ici…
Les USA restent tout de même le premier pays de réserve de charbon au monde.
On ne peut minimiser leur capacité extraordinaire de rebondir et leur force diplomatique pétrolière.
On ne peut minimiser leur capacité extraordinaire de rebondir et leur force diplomatique pétrolière.
Alors, que peut-on attendre de l’Amérique ?
Cela dit, si les Etats-Unis ne sont pas irréprochables sur les questions d’énergie et d’environnement, il n’en demeure pas moins que nous avons encore besoin d’eux pour régler les problèmes de production d’énergie et d’environnement.
Selon le PDG de TOTAL, « Sur les cinq puissances pétrolières mondiales, trois sont européennes et une est américaine.
Les Américains doivent cesser de se regarder le nombril et nous tendre la main ! »***
La mentalité américaine, un business modèle à suivre ?
« On peut encore y arriver, [telle une terre promise] et trouver des investisseurs, s’y implanter et s’y développer. »
Les Américains préférant avoir des parts dans le capital des sociétés plutôt que de gros salaires, il est plus facile d’y convaincre des investisseurs privés. Même les universités sont très impliquées dans les réseaux et les partenariats avec les jeunes entreprises.
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Dominique Moïsi décrit l’Amérique comme un géant, certes ! "Mais qui doute de ses performances, de son statut et de son essence. Les USA sont dominés par la peur et s’écroulent sous l’élévation des autres puissances "
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Dominique Moïsi décrit l’Amérique comme un géant, certes ! "Mais qui doute de ses performances, de son statut et de son essence. Les USA sont dominés par la peur et s’écroulent sous l’élévation des autres puissances "
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Appréciation quelque peu radicale à mon goût, mais qui aura permis de soulever la question du possible « nouveau de visage de l’Amérique ».
Ce changement est attendu à travers l’élection du nouveau Président des Etats-Unis et « le risque de voter pour Barak Obama ! », selon David Ignatius, journaliste au Washington Post, qui craint que les Américains n’aiment pas prendre des risques en matière de politique…
Rendez-vous le 4 Novembre 2008 pour avoir la clé !
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Pour conclure, avec toutes ses failles et ses imperfections, il est ressorti de ce brain storming que les Etats-Unis d’Amérique sont toujours des géants !
Mais, ils ne sont plus seuls. Il leur faudra désormais compter avec une Europe et un euro forts.
Mais, ils ne sont plus seuls. Il leur faudra désormais compter avec une Europe et un euro forts.
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En effet, face à 1,3 milliards de Chinois qui veulent consommer comme elle, mais pas être gouverner par elle, face au retour en puissance de la Russie, face aux menaces énergétiques et climatiques, aux conflits en Afghanistan, au Pakistan, en Birmanie… Et à leur incapacité à stabiliser cette région du monde… Les défis qui se présentent à l’Amérique sont nombreux et les condamnent inexorablement à une plus grande ouverture sur le reste du monde et à un changement profond de leur image à l'étranger.
L’Amérique doit effectivement redorer son blason de « Nation de Liberté » pour regagner en crédibilité face au reste du monde. Depuis 2001, elle a surtout une image de « pays oppresseur, ennemis des musulmans ».
L’Amérique doit effectivement redorer son blason de « Nation de Liberté » pour regagner en crédibilité face au reste du monde. Depuis 2001, elle a surtout une image de « pays oppresseur, ennemis des musulmans ».
Pour David Ignatius, « America should be more ambitious for the world and less ambitious for itself ! » (« L’Amérique devrait être plus ambitieuse pour le monde et moins ambitieuse pour elle-même ! »)
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Quant au monde occidental, il ne perd rien de son aura, mais un monde émergent ultra compétitif lui fait face.
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Faisons un rêve. Un rêve que le prochain Président des Etats-Unis sera un partenaire et un allié de l’Europe face au reste du monde (sur 6 milliards d’humains dans le monde, « seul » 1 milliard est occidental).
Fondons l’espoir que ces supers puissances seront tendre main pour la paix et créer des échanges harmonieux et pacifiques.
***La solution réside peut-être dans les liens tissés par les plateformes économiques entre ces mondes…
... Et par la concrétisation de l'Union Pour la Méditerranée (culturelle et socio-économique), tant souhaitée par le Président Nicolas Sarkosy et vivement soutenue par Laurence Parisot, Présidente du MEDEF !
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